Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
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Jan Kytop
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Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Une panique épouvantable gagne les habitants d'Omsk à mesure que les troupes rouges progressent sans rencontrer de véritables résistances.
Des milliers de civils, de déserteurs, de soldats en fuite tentent de se replier vers l'Est dans un chaos indescriptible mais beaucoup vont trouver une fin atroce dans ces steppes glacées parcourues par les loups et la terrible cavalerie rouge et où la température peut descendre à -40°la nuit quand souffle le blizzard.

La retraite;
Koltchak, lui, attend le dernier moment et ne part que quelques heures avant l'entrée des troupes rouges dans les faubourgs d'Omsk.

Il prend place avec la fidèle Anna Timireva, son état-major, sa garde personnelle et quelques civils, à bord d'un extraordinaire convoi de sept trains, dont l'un, comportant, huit fourgons plombés, transporte la réserve d'or du Gouvernement russe, stockée en Sibérie. (Certains parlent même de 29 wagons. Il s'agit d'un trésor colossal, pris lors de la chute de Kazan et qui continue d'entretenir des fantasmes même de nos jours).
Vomissant sa vapeur dans le ciel noir, le fabuleux convoi s'ébranle vers Irkoutsk, point de passage obligé vers Vladivostok et l'exil.
Cependant, à Irkoutsk même, vient d'éclater un coup d'état qui amène les bolcheviques au pouvoir. La ville est désormais aux mains des gardes sibériens rouges tandis que sa gare et son environnement ferroviaire reste sous le contrôle des tchèques toujours solidement implantés. Un statu quo s'établit entre les deux antagonistes que tout oppose mais qui sont forcés de cohabiter, aucun ne souhaitant aller à l'affrontement qui conduirait à un bain de sang dont personne ne sortirait vainqueur. Il est temps pour les bolcheviques et pour la Légion Tchèque de négocier et quelle meilleure monnaie d'échange peut on espérer qu'un général prestigieux mais vaincu et une énorme cargaison d'or?
Le 13 décembre 1919, à la gare de Marinsk, la légion tchèque n'hésitent pas à faire passer le convoi de Koltchak sur la voie annexe , où l'on n'avance qu'à vitesse réduite en raison de l'encombrement. Toutes les protestations envoyées par l'amiral, tant au général Janin qu'au général Syrovy, commandant les troupes tchèques, restent vaines. La trahison est en train de se consommer.
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Tandis que l'amiral se traine comme une tortue sur les voies secondaires où on l'a volontairement aiguillé pour le retarder; les puissances en œuvre dans la région vont pouvoir tranquillement discuter de son avenir.
Il n'y a pas de compte rendu de ces négociations mais au vue de ce qui va suivre, il est facile de les imaginer.
L'état major bolchevique fait face aux représentants des alliés, français et tchèques essentiellement.
" Messieurs, vous vous êtes bien battus et vous nous avez causés beaucoup de soucis. Mais les temps ont changés et vous n'avez plus rien à faire en Russie. Nous sommes prêts à vous laisser toutes facilités pour terminer votre évacuation et à ne plus mener d'actions armées contre vous jusqu'à votre départ.
En échange, vous nous laisserez mener nos opérations sans interférer d'aucune façon"
Les alliés:
"Notre seul but est désormais de rentrer à la maison et nous acceptons volontiers ces propositions".
Les Rouges:
"Mais cela ne suffit pas. Nous voulons aussi que vous nous livriez l'amiral Koltchak qui s'est placé sous votre protection et l'or de la Russie qu'il transporte avec lui et qui nous appartient en tant que gouvernement légitime du pays".
Les alliés:
"L'or vous sera rendu bien sur mais nous ne pouvons vous livrer l'amiral, c'est une question d'honneur".
Les Rouges:
"Ceci n'est pas négociable. Si vous nous ne donnez pas l'amiral, nous viendrons le prendre. Vous avez le choix entre la paix et la guerre et nous ne sommes plus en 1918. Nous sommes maintenant en mesure de vous annihiler tous. Bien sur, vous restez de redoutables combattants et les pertes seront terribles des deux cotés mais l’Armée Rouge n'est pas avare de son sang et elle vous submergera inexorablement".
Lorsque, le 15 Janvier 1920, le train de l'amiral Koltchak arrive enfin à Irkoutsk, il est immédiatement dirigé sur une voie de garage dont il ne bougera plus. Les canons d'un train blindé sont pointés sur sa locomotive et un cordon de troupe tchèque prend position autour bientôt doublé par des soldats sibériens rouges.
L'amiral qui n'est plus rien, il a démissionné de toutes ses fonctions, est prisonnier de ses alliés et de ses ennemis en même temps.

Irkoutsk!
Il n'y a pas de compte rendu de ces négociations mais au vue de ce qui va suivre, il est facile de les imaginer.
L'état major bolchevique fait face aux représentants des alliés, français et tchèques essentiellement.
" Messieurs, vous vous êtes bien battus et vous nous avez causés beaucoup de soucis. Mais les temps ont changés et vous n'avez plus rien à faire en Russie. Nous sommes prêts à vous laisser toutes facilités pour terminer votre évacuation et à ne plus mener d'actions armées contre vous jusqu'à votre départ.
En échange, vous nous laisserez mener nos opérations sans interférer d'aucune façon"
Les alliés:
"Notre seul but est désormais de rentrer à la maison et nous acceptons volontiers ces propositions".
Les Rouges:
"Mais cela ne suffit pas. Nous voulons aussi que vous nous livriez l'amiral Koltchak qui s'est placé sous votre protection et l'or de la Russie qu'il transporte avec lui et qui nous appartient en tant que gouvernement légitime du pays".
Les alliés:
"L'or vous sera rendu bien sur mais nous ne pouvons vous livrer l'amiral, c'est une question d'honneur".
Les Rouges:
"Ceci n'est pas négociable. Si vous nous ne donnez pas l'amiral, nous viendrons le prendre. Vous avez le choix entre la paix et la guerre et nous ne sommes plus en 1918. Nous sommes maintenant en mesure de vous annihiler tous. Bien sur, vous restez de redoutables combattants et les pertes seront terribles des deux cotés mais l’Armée Rouge n'est pas avare de son sang et elle vous submergera inexorablement".
Lorsque, le 15 Janvier 1920, le train de l'amiral Koltchak arrive enfin à Irkoutsk, il est immédiatement dirigé sur une voie de garage dont il ne bougera plus. Les canons d'un train blindé sont pointés sur sa locomotive et un cordon de troupe tchèque prend position autour bientôt doublé par des soldats sibériens rouges.
L'amiral qui n'est plus rien, il a démissionné de toutes ses fonctions, est prisonnier de ses alliés et de ses ennemis en même temps.

Irkoutsk!
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
La suite vous est raconté par un témoin direct, Gustav Becvar, l'un des officiers tchèques présents à Irkoutsk à ce moment là. C'est comme si vous y étiez!
"Nous fûmes à deux doigts d'un clash entre nos sentinelles et les gardes rouges qui prirent position autour du train de l'amiral. La tension était à son comble et l’atmosphère était irrespirable. Il y avait des soldats de quatre nationalités différentes à l'intérieur de l'enceinte de la gare, et chaque faction regardait l'autre avec suspicion.
En dehors de nous et des Russes, deux trains de Japonais, et un train de français ajoutaient à la confusion. Dans les yeux de tout ce monde, j'imaginais lire deux mots: Koltchak et Or.
Cet après-midi-là, Krasa, notre capitaine fut convoqué à notre quartier général pour y recevoir des instructions concernant l'amiral. .
Instinctivement, nous savions que le sort de Koltchak et de son or avait été décidé. Nous avons attendu
anxieusement le retour de Krasa qui n'est rentré que tard dans la nuit. Son visage décomposé nous a tout de suite fait comprendre que sa réunion avait été extrêmement désagréable. Il fut bref, mais chaque mot était tragique.
"Demain matin, l'amiral Koltchak et le ministre Pepelyaev seront remis à l'Assemblée du "Centre politique" d'Irkoutsk. Les représentants du gouvernement bolchevique se présenteront dans le hall de la gare à l'aube et nos soldats leur remettront immédiatement les prisonniers. L'or leur sera rendu également".
Nous sommes restés silencieux, groupés autour de Krasa. Puis, l'un de nous a soudain éclaté:
"C'est une honte, une ignominie"
"Ce sont nos ordres, et il n'y a rien à dire," a jeté Krasa puis il est sorti brusquement en grommelant.
Il me fit appeler un peu plus tard dans son compartiment.
"Écoutez, Gus, je pense qu'il est décent d'avertir Koltchak et Pepelyaev de ce qui a été décidé. Je sais que ce que je vous demande n'est pas facile mais ils doivent savoir. Allez les trouver."
Il était presque minuit. Je me suis misérablement glissé au dehors dans l'obscurité, et j'ai rejoint le train de l'amiral non sans essuyer à plusieurs reprises les brusqueries des gardes rouges.
Monté dans la voiture, je demandai l'amiral et un jeune adjudant me conduisit à un compartiment isolé.
Dans la pièce étroite et mal éclairée se tenait Koltchak, dictateur déchu de Sibérie. Son visage était pâle, mais calme et digne. ll était d'une prestance magnifique dans son uniforme impeccable.
"Monsieur, je vous apporte un message important", lui dis je.
"Asseyez vous." L'amiral me désigna un siège, mais lui resta debout.
"Eh bien, de quoi s'agit il ?"
"Nous venons de recevoir l'ordre de vous remettre, vous et le ministre Pepelyaev, à l'Assemblée politique de la
ville, demain matin. Les représentants viendront vous chercher à l'aube."
"Nous fûmes à deux doigts d'un clash entre nos sentinelles et les gardes rouges qui prirent position autour du train de l'amiral. La tension était à son comble et l’atmosphère était irrespirable. Il y avait des soldats de quatre nationalités différentes à l'intérieur de l'enceinte de la gare, et chaque faction regardait l'autre avec suspicion.
En dehors de nous et des Russes, deux trains de Japonais, et un train de français ajoutaient à la confusion. Dans les yeux de tout ce monde, j'imaginais lire deux mots: Koltchak et Or.
Cet après-midi-là, Krasa, notre capitaine fut convoqué à notre quartier général pour y recevoir des instructions concernant l'amiral. .
Instinctivement, nous savions que le sort de Koltchak et de son or avait été décidé. Nous avons attendu
anxieusement le retour de Krasa qui n'est rentré que tard dans la nuit. Son visage décomposé nous a tout de suite fait comprendre que sa réunion avait été extrêmement désagréable. Il fut bref, mais chaque mot était tragique.
"Demain matin, l'amiral Koltchak et le ministre Pepelyaev seront remis à l'Assemblée du "Centre politique" d'Irkoutsk. Les représentants du gouvernement bolchevique se présenteront dans le hall de la gare à l'aube et nos soldats leur remettront immédiatement les prisonniers. L'or leur sera rendu également".
Nous sommes restés silencieux, groupés autour de Krasa. Puis, l'un de nous a soudain éclaté:
"C'est une honte, une ignominie"
"Ce sont nos ordres, et il n'y a rien à dire," a jeté Krasa puis il est sorti brusquement en grommelant.
Il me fit appeler un peu plus tard dans son compartiment.
"Écoutez, Gus, je pense qu'il est décent d'avertir Koltchak et Pepelyaev de ce qui a été décidé. Je sais que ce que je vous demande n'est pas facile mais ils doivent savoir. Allez les trouver."
Il était presque minuit. Je me suis misérablement glissé au dehors dans l'obscurité, et j'ai rejoint le train de l'amiral non sans essuyer à plusieurs reprises les brusqueries des gardes rouges.
Monté dans la voiture, je demandai l'amiral et un jeune adjudant me conduisit à un compartiment isolé.
Dans la pièce étroite et mal éclairée se tenait Koltchak, dictateur déchu de Sibérie. Son visage était pâle, mais calme et digne. ll était d'une prestance magnifique dans son uniforme impeccable.
"Monsieur, je vous apporte un message important", lui dis je.
"Asseyez vous." L'amiral me désigna un siège, mais lui resta debout.
"Eh bien, de quoi s'agit il ?"
"Nous venons de recevoir l'ordre de vous remettre, vous et le ministre Pepelyaev, à l'Assemblée politique de la
ville, demain matin. Les représentants viendront vous chercher à l'aube."
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
En attendant la suite de ce témoignage poignant, je me permets une petite réflexion. Concernant le fait que les alliés aient livré l'amiral Koltchak qui était sous leur protection, c'est sur que ce n'est pas joli,joli mais avaient ils vraiment le choix? Cela a sans doute permis de sauver bien des vies.
Ce qui est sidérant, c'est la désinvolture et la lâcheté de l'action.
Du témoignage , on comprend que c'est un simple capitaine qui prend l'initiative, DE SON PROPRE CHEF et par "décence" d'aller faire prévenir les prisonniers, qui attendent depuis plusieurs jours de savoir à quelle sauce ils vont être accommodés, de leur sort.
Les généraux français et tchèques qui les ont sacrifié n'ont même pas jugé bon de leur signifier leur décision!
Et attendez la suite...
Ce qui est sidérant, c'est la désinvolture et la lâcheté de l'action.
Du témoignage , on comprend que c'est un simple capitaine qui prend l'initiative, DE SON PROPRE CHEF et par "décence" d'aller faire prévenir les prisonniers, qui attendent depuis plusieurs jours de savoir à quelle sauce ils vont être accommodés, de leur sort.
Les généraux français et tchèques qui les ont sacrifié n'ont même pas jugé bon de leur signifier leur décision!
Et attendez la suite...
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
"Cet ordre vient de votre quartier général ?" demanda l'Amiral.
"Oui, monsieur, de notre quartier général à Irkoutsk."
Conservant son calme glacial, Koltchak murmura simplement:
« Ainsi, c’est vrai, les Alliés m’ont trahi… » puis il se mit à faire les cent pas dans le compartiment durant plusieurs interminables minutes. Très mal à l'aise, j'ai commencé à sentir la transpiration perler sur mon front. Soudain, il s'arrêta et me fit face.
"Je voudrais parler au général Syrovy (le général tchèque commandant la Légion, ndt). Pouvez vous arranger cela?"
"Je vais essayer, monsieur. Mais il est déjà minuit passé."
"S'il vous plaît, faites-le. Je veux lui parler tout de suite."
"Je veillerai à ce que votre demande soit porté au QG immédiatement, monsieur."

Général Jan Syrovy
J'ai salué, quitté lecompartiment et j'ai rejoint mon supérieur, le capitaine Krasa pour lui faire un rapport de mon entretien.
Il resta silencieux un moment puis il se leva soudain, revêtit un manteau et se coiffa d'un bonnet, et sortit dans la nuit glaciale en disant : "Tentons le coup, je vais téléphoner au quartier général."
Il revint quelques minutes plus tard, déçu:
"Le général Syrovy n'est pas joignable. J'ai laissé un message, et ils rappelleront dès qu'ils le pourront".
Nous attendîmes longtemps la réponse. Malgré l'heure tardive, personne n'avait plus envie de se coucher.
La dessus, notre médecin me prit à part pour me soumettre une surprenante requête.
"Gus, me dit il, le capitaine Kozak, de notre bataillon de choc vient d'arriver à Irkoutsk et il m'a demandé un service urgent. Il semble que dans le train, parmi les officiers d'état-major de Koltchak, se trouve un général
Zinovitch, dont le frère a été à nos cotés tout au long de la campagne de l'Est et a fini par y perdre la vie. En mémoire de ce brave officier, nos frères du Bataillon de Choc nous demandent de tout mettre en œuvre
pour sauver ce général Zinovitch. Gus, tu dois faire quelque chose pour le faire sortir avant l'aube."
"Mais c'est impossible, docteur," objectai-je. "Vous ne vous rendez pas compte des difficultés. Les gardes russes qui entourent la voiture de Koltchak sont extrêmement méfiants. Je n'ose pas prendre un tel risque."
"Tu dois essayer, Gus", insista le docteur. "Si nous ne tentons rien, le Bataillon de Choc ne le nous pardonnera
jamais. S'il y a des problèmes, je serai à tes côtés."
"Peut-être que nous nous inquiétons tous pour rien", risquai je. "Nos ordres peuvent encore être modifiés. Attendons d'avoir une réponse du QG."
"N'importe quoi ! " s'emporta le médecin . "Que peut faire le général Syrovy, même s'il arrive à temps ? Les ordres viennent du général Janin, qui est le commandant en chef de toutes les troupes alliées. Je ne pense même pas que Syrovy pourra parler avec Koltchak.
Nous en étions là lorsqu'une sentinelle entra.
“Le capitaine Krasa vous fait demander d'urgence”,me dit elle.
Je me suis tourné pour quitter le docteur, mais il m'a saisi le bras avec insistance.
"Gus, dis moi que tu vas faire quelque chose pour sauver cet homme ?"
"Je vais essayer," dis-je, "mais je n'ai pas beaucoup d'espoir de succès."
Krasa se tourna brusquement vers moi quand j'entrai dans son compartiment;
"J'ai reçu la réponse du quartier général à la demande de l'amiral Koltchak pour un entretien avec le général Syrovy. Cette réponse est: il est trop tard. Merci de la signifier à l'amiral immédiatement"
"Oui, monsieur, de notre quartier général à Irkoutsk."
Conservant son calme glacial, Koltchak murmura simplement:
« Ainsi, c’est vrai, les Alliés m’ont trahi… » puis il se mit à faire les cent pas dans le compartiment durant plusieurs interminables minutes. Très mal à l'aise, j'ai commencé à sentir la transpiration perler sur mon front. Soudain, il s'arrêta et me fit face.
"Je voudrais parler au général Syrovy (le général tchèque commandant la Légion, ndt). Pouvez vous arranger cela?"
"Je vais essayer, monsieur. Mais il est déjà minuit passé."
"S'il vous plaît, faites-le. Je veux lui parler tout de suite."
"Je veillerai à ce que votre demande soit porté au QG immédiatement, monsieur."

Général Jan Syrovy
J'ai salué, quitté lecompartiment et j'ai rejoint mon supérieur, le capitaine Krasa pour lui faire un rapport de mon entretien.
Il resta silencieux un moment puis il se leva soudain, revêtit un manteau et se coiffa d'un bonnet, et sortit dans la nuit glaciale en disant : "Tentons le coup, je vais téléphoner au quartier général."
Il revint quelques minutes plus tard, déçu:
"Le général Syrovy n'est pas joignable. J'ai laissé un message, et ils rappelleront dès qu'ils le pourront".
Nous attendîmes longtemps la réponse. Malgré l'heure tardive, personne n'avait plus envie de se coucher.
La dessus, notre médecin me prit à part pour me soumettre une surprenante requête.
"Gus, me dit il, le capitaine Kozak, de notre bataillon de choc vient d'arriver à Irkoutsk et il m'a demandé un service urgent. Il semble que dans le train, parmi les officiers d'état-major de Koltchak, se trouve un général
Zinovitch, dont le frère a été à nos cotés tout au long de la campagne de l'Est et a fini par y perdre la vie. En mémoire de ce brave officier, nos frères du Bataillon de Choc nous demandent de tout mettre en œuvre
pour sauver ce général Zinovitch. Gus, tu dois faire quelque chose pour le faire sortir avant l'aube."
"Mais c'est impossible, docteur," objectai-je. "Vous ne vous rendez pas compte des difficultés. Les gardes russes qui entourent la voiture de Koltchak sont extrêmement méfiants. Je n'ose pas prendre un tel risque."
"Tu dois essayer, Gus", insista le docteur. "Si nous ne tentons rien, le Bataillon de Choc ne le nous pardonnera
jamais. S'il y a des problèmes, je serai à tes côtés."
"Peut-être que nous nous inquiétons tous pour rien", risquai je. "Nos ordres peuvent encore être modifiés. Attendons d'avoir une réponse du QG."
"N'importe quoi ! " s'emporta le médecin . "Que peut faire le général Syrovy, même s'il arrive à temps ? Les ordres viennent du général Janin, qui est le commandant en chef de toutes les troupes alliées. Je ne pense même pas que Syrovy pourra parler avec Koltchak.
Nous en étions là lorsqu'une sentinelle entra.
“Le capitaine Krasa vous fait demander d'urgence”,me dit elle.
Je me suis tourné pour quitter le docteur, mais il m'a saisi le bras avec insistance.
"Gus, dis moi que tu vas faire quelque chose pour sauver cet homme ?"
"Je vais essayer," dis-je, "mais je n'ai pas beaucoup d'espoir de succès."
Krasa se tourna brusquement vers moi quand j'entrai dans son compartiment;
"J'ai reçu la réponse du quartier général à la demande de l'amiral Koltchak pour un entretien avec le général Syrovy. Cette réponse est: il est trop tard. Merci de la signifier à l'amiral immédiatement"
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Pour se détendre un peu avant la fin de ce pathétique récit, un petit montage sympa.
Au cours de son séjour en Russie, la légion tchèque a utilisé quelques avions, capturés ou prêtés par ses alliés blancs. Voici donc un montage en 2 parties, la première étant la réalisation de l'avion en question.
Il s'agira d'un chasseur Sopwith Camel appartenant initialement à l'armée blanche du Kouban(cocardes russes avec marques blanches sur la queue).
C'est une maquette de marque Kampflieger réduite du 1/48 au 1/220.







Le moteur à monter cylindre par cylindre:

A suivre...
Au cours de son séjour en Russie, la légion tchèque a utilisé quelques avions, capturés ou prêtés par ses alliés blancs. Voici donc un montage en 2 parties, la première étant la réalisation de l'avion en question.
Il s'agira d'un chasseur Sopwith Camel appartenant initialement à l'armée blanche du Kouban(cocardes russes avec marques blanches sur la queue).
C'est une maquette de marque Kampflieger réduite du 1/48 au 1/220.







Le moteur à monter cylindre par cylindre:

A suivre...
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Impressionnant!



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Anatole France
Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Très jolis les avions.

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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
La suite de la nuit mouvementée de Gustav Becvar dit "Gus" de la Légion Tchèque en Sibérie.
Je gagnai de nouveau la voiture de Koltchak, toujours encerclée d'un double cordon de gardes se toisant avec suspicion. Les sibériens firent mine de me barrer le chemin une fois encore. Je les envoyai promener en grognant:
"Vous ne me reconnaissez pas? Fichez moi la paix"!
On me reconduisit à l'amiral qui me fit asseoir dans son compartiment.
"Eh bien ?"me demanda t'il.
"La réponse à votre demande vient d'arriver du quartier général, monsieur". J'ai parlé lentement; les mots semblaient me coller à la gorge. "Les termes exacts sont : Il est trop tard. "
"Que veulent ils dire? Il trop tard cette nuit ou trop tard en ce qui concerne la situation ?" demanda l'Amiral.
"Je ne peux pas le dire, monsieur. C'est juste ce message que nous vous avons eu au téléphone depuis le QG. Nous avons dû l'attendre longtemps car le général Syrovy ne s'y trouvait pas."
Il y eut un silence pesant. Koltchak se tenait devant moi, le regard fixe, un sourire ironique aux lèvres.
Je recommençais à me sentir très mal à l'aise et je n'avais plus qu'un souhait, que cet entretien se termine le plus vite possible.
L'amiral a enfin rompu le silence:
"Je vous remercie de vos efforts, jeune homme. Au revoir."
Nous nous sommes serré la main, et j'ai murmuré quelques mots pour lui souhaiter bonne chance. Puis j'ai salué, et avec la sueur sur le front, j'ai quitté le compartiment.
Mais le plus dur restait à faire.
Je gagnais la voiture suivante où se trouvait l'état major de l'ancien maitre de la Sibérie et demandait après le général Zinovitch .
Je gagnai de nouveau la voiture de Koltchak, toujours encerclée d'un double cordon de gardes se toisant avec suspicion. Les sibériens firent mine de me barrer le chemin une fois encore. Je les envoyai promener en grognant:
"Vous ne me reconnaissez pas? Fichez moi la paix"!
On me reconduisit à l'amiral qui me fit asseoir dans son compartiment.
"Eh bien ?"me demanda t'il.
"La réponse à votre demande vient d'arriver du quartier général, monsieur". J'ai parlé lentement; les mots semblaient me coller à la gorge. "Les termes exacts sont : Il est trop tard. "
"Que veulent ils dire? Il trop tard cette nuit ou trop tard en ce qui concerne la situation ?" demanda l'Amiral.
"Je ne peux pas le dire, monsieur. C'est juste ce message que nous vous avons eu au téléphone depuis le QG. Nous avons dû l'attendre longtemps car le général Syrovy ne s'y trouvait pas."
Il y eut un silence pesant. Koltchak se tenait devant moi, le regard fixe, un sourire ironique aux lèvres.
Je recommençais à me sentir très mal à l'aise et je n'avais plus qu'un souhait, que cet entretien se termine le plus vite possible.
L'amiral a enfin rompu le silence:
"Je vous remercie de vos efforts, jeune homme. Au revoir."
Nous nous sommes serré la main, et j'ai murmuré quelques mots pour lui souhaiter bonne chance. Puis j'ai salué, et avec la sueur sur le front, j'ai quitté le compartiment.
Mais le plus dur restait à faire.
Je gagnais la voiture suivante où se trouvait l'état major de l'ancien maitre de la Sibérie et demandait après le général Zinovitch .
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Il est magnifique cet avion biplan, bravo! 

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Anatole France
Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Merci manuf71!
Et maintenant, la deuxième partie. Il faut que l'avion prenne le train. Donc, démontage:
On enlève les ailes et l'empennage horizontal. Le cockpit et le moteur sont protégés par des bâches. les mitrailleuses sont démontées ainsi que l'hélice et rangées avec les différents mats et câbles tendeurs dans une grosse caisse en bois. d'autres baches empéchent le débattement des ailerons sur les ailes et protégent les bords d'attaque.
On fixe le tout sur le plancher du wagon à l'aide de cales en bois et de cordages.
Noter que mon chargement est amovible.
Et en voiture les petits navions...
Je conseille vivement ce post de Loco revue forum pour le transport d'avion par train toute époque, des idées de dio en perspective à foison:
http://forum.e-train.fr/viewtopic.php?f=5&t=84062&hilit=transport+avion&sid=1a28dabd823efb207bcff97cbc7abb2e





Et maintenant, la deuxième partie. Il faut que l'avion prenne le train. Donc, démontage:
On enlève les ailes et l'empennage horizontal. Le cockpit et le moteur sont protégés par des bâches. les mitrailleuses sont démontées ainsi que l'hélice et rangées avec les différents mats et câbles tendeurs dans une grosse caisse en bois. d'autres baches empéchent le débattement des ailerons sur les ailes et protégent les bords d'attaque.
On fixe le tout sur le plancher du wagon à l'aide de cales en bois et de cordages.
Noter que mon chargement est amovible.
Et en voiture les petits navions...
Je conseille vivement ce post de Loco revue forum pour le transport d'avion par train toute époque, des idées de dio en perspective à foison:
http://forum.e-train.fr/viewtopic.php?f=5&t=84062&hilit=transport+avion&sid=1a28dabd823efb207bcff97cbc7abb2e





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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Ah ,ils ont rangé l'hélice sous la bâche ?
C' est magnifique

C' est magnifique
nicolas-R- contrôleur train de banlieue
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Merci pour vos commentaires qui sont très appréciés.
La suite des aventures authentiques de notre ami "Gus".
Un officier âgé, assis dans un coin, leva les yeux anxieusement.
"Oui, dit il, je suis le général Zinovitch."
"Je n'ai pas le temps de vous expliquer longuement, mais je veux que vous veniez avec moi," dis-je en hâte.
Il me suivit dans le couloir.
"Un officier de votre famille s'est battu avec certains de nos hommes. Il a été tué avec les nôtres et pour montrer du respect à la mémoire de cet homme courageux, ses camarades de la Légion tchèque ont décidé de vous sauver. Mettez votre manteau, et venez."
Fébrilement, mais sans un mot, le général est retourné dans son coin pour récupérer quelques affaires de ses bagages et les fourrer dans les larges poches de son manteau.
Puis, il enfila sa casquette et fit mine de prendre son sabre. Je hochai la tête négativement et avec un soupir, il l'abandonna sur la banquette.
Nous étions sur le point de quitter la voiture lorsque j'ai réalisé que sa casquette d' officier était beaucoup trop voyante. Je lui tendis mon bonnet en fourrure en lui demandant de l'enfiler jusqu'aux yeux.
Puis j'ai mis sa casquette en lui faisant d'ultimes recommandations:
"Suivez-moi de près et ne faites attention à personne", murmurai-je. "Si quelqu'un vous pose des questions, ne parlez sous aucun prétexte. C'est moi qui parlerai."
Les autres officiers présents nous souhaitèrent bonne chance. J'ai ouvert la porte de la voiture.
Deux gardes sibériens et un légionnaire se tenait dehors.

Ils ont levé les yeux. Lentement, j'ai descendu les marches, tout en parlant fort en tchèque et en rigolant avec le général.
Pour un observateur étranger ne parlant pas la langue, nous avions l'air de deux officiers tchèques échangeant de bonnes blagues!
J'étais sur le point de sauter à terre depuis la dernière marche lorsqu' un des Sibériens m'a barré la route.
Je l'ai écarté en prenant un air exaspéré. "Çà fait quatre fois, ce soir, que je passe ici. Je pense que tu me connais maintenant. Alors j'en ai marre, dégages de mon chemin!"
Mais le garde n'a pas bougé.
"Vous étiez seul, monsieur, quand vous êtes entré tout à l'heure. Alors qui est cet autre homme ?"
La suite des aventures authentiques de notre ami "Gus".
Un officier âgé, assis dans un coin, leva les yeux anxieusement.
"Oui, dit il, je suis le général Zinovitch."
"Je n'ai pas le temps de vous expliquer longuement, mais je veux que vous veniez avec moi," dis-je en hâte.
Il me suivit dans le couloir.
"Un officier de votre famille s'est battu avec certains de nos hommes. Il a été tué avec les nôtres et pour montrer du respect à la mémoire de cet homme courageux, ses camarades de la Légion tchèque ont décidé de vous sauver. Mettez votre manteau, et venez."
Fébrilement, mais sans un mot, le général est retourné dans son coin pour récupérer quelques affaires de ses bagages et les fourrer dans les larges poches de son manteau.
Puis, il enfila sa casquette et fit mine de prendre son sabre. Je hochai la tête négativement et avec un soupir, il l'abandonna sur la banquette.
Nous étions sur le point de quitter la voiture lorsque j'ai réalisé que sa casquette d' officier était beaucoup trop voyante. Je lui tendis mon bonnet en fourrure en lui demandant de l'enfiler jusqu'aux yeux.
Puis j'ai mis sa casquette en lui faisant d'ultimes recommandations:
"Suivez-moi de près et ne faites attention à personne", murmurai-je. "Si quelqu'un vous pose des questions, ne parlez sous aucun prétexte. C'est moi qui parlerai."
Les autres officiers présents nous souhaitèrent bonne chance. J'ai ouvert la porte de la voiture.
Deux gardes sibériens et un légionnaire se tenait dehors.

Ils ont levé les yeux. Lentement, j'ai descendu les marches, tout en parlant fort en tchèque et en rigolant avec le général.
Pour un observateur étranger ne parlant pas la langue, nous avions l'air de deux officiers tchèques échangeant de bonnes blagues!
J'étais sur le point de sauter à terre depuis la dernière marche lorsqu' un des Sibériens m'a barré la route.
Je l'ai écarté en prenant un air exaspéré. "Çà fait quatre fois, ce soir, que je passe ici. Je pense que tu me connais maintenant. Alors j'en ai marre, dégages de mon chemin!"
Mais le garde n'a pas bougé.
"Vous étiez seul, monsieur, quand vous êtes entré tout à l'heure. Alors qui est cet autre homme ?"
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
On me demande parfois comment je procède pour monter des maquettes à de si petites échelles. Il y a bien sur la méthode traditionnelle que nous utilisons tous mais qui peut être très longue, aussi , il m'arrive de tricher pour un résultat rapide.
En tant que monteur de l'illustre Guilde des Maquettistes fondée par le sage Andréa Zégaoua,
voir: http://fighters.forumactif.com/t69414-concours-avions-allemands-wwii-gotha-242-italeri-1-72
: la saga de Jan Kytop, monteur de la Guilde!
j'ai eu accès, après un long parcours initiatique, à des savoirs cachés dans le domaine occulte de la Maquettomancie, sorte de discipline qu'un profane pourrait qualifier de "magie". Démonstration:
La planche de la maquette (ou les pièces si c'est une maquette plastique):

La recouvrir d'un voile blanc:

A l'aide d'un pinceau baguette magique, prononcez la formule qui va bien.
J'ai un faible pour Maqueti, Maqueto mais on peut préférer Abracadakitabra...

Sachez que la réussite n'est pas toujours au rendez vous.
On obtient parfois des choses curieuses.
Loupé!!

Encore loupé!!

Et voilà, cette fois ,c'est la bonne, une automitrailleuse Russo Balte que je vous présenterai plus tard en détail.

Sachez aussi que si vous maitrisez mal votre action magique , vous pouvez faire apparaitre un démon maléfique

; au pire fera éclater la galaxie dans un pet d'apocalypse.
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Ha ha ha! 

_________________

Anatole France
Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Mais le garde n'a pas bougé.
"Vous étiez seul, monsieur, quand vous êtes entré tout à l'heure. Alors qui est cet autre homme ?"
Notre ami "Gus" s'est mis dans un beau pétrin. Comment va t'il s'en sortir?
Au lieu de lui répondre, je me suis tourné vers le général Zinovitch et j'ai éclaté de rire tout en m'exclamant en russe:
"Hé, Joe, elle est bien bonne, celle-là. Ce type te prend pour Koltchak. Allez, ne perdons notre temps ici."
Le général en rajouta en s'esclaffant à son tour, et, profitant de la confusion et de l'indécision du garde nous nous éloignâmes lentement, jusqu'au train de la Légion où je mis mon fugitif à l'abri.

Un train de la légion. Ce n'est pas un train blindé destiné au combat comme l'Orlik mais un train caserne comme celui où Gus a son compartiment. pendant des années, les soldats tchèques ont vécu dans ce genre de train.
J'ai emmené le général dans mon compartiment et j'ai fermé la porte coulissante derrière nous. Le Russe s'est assis lourdement. Ses mains tremblaient. Il soupira profondément.
"Ne pensez-vous pas qu'ils pourraient venir me chercher ici ?" demanda-t-il.
"Impossible. Ils n'oseraient pas. Et quoi qu'il en soit, nous ne les laisserions jamais entrer. Vous feriez mieux de vous reposer maintenant."
Sur ce, je suis allé rejoindre mon supérieur, le capitaine Krasa pour lui narrer ma dernière entrevue avec l’amiral.
Le médecin m'attendait, anxieux, à la sortie du bureau.
"Avez vous réussi à faire sortir le général?" me demanda t'il aussitôt.
"Oui", répondis je, " il est dans mon compartiment. Demain matin, nous le mettrons à l'abri dans un autre train."
Mais à ce moment-là, notre officier de service est monté dans la voiture et s'est approché pour m'interroger:
"Vous étiez dans la voiture de Koltchak il y a quelques minutes, n'est-ce pas, Gus ?"
J’acquiesçai, un peu inquiet. Il enchaina;
"Les gardes russes sont très nerveux. Ils ont rapporté à leur commandant qu'un officier tchèque
a emmené Koltchak avec lui...
"Vous étiez seul, monsieur, quand vous êtes entré tout à l'heure. Alors qui est cet autre homme ?"
Notre ami "Gus" s'est mis dans un beau pétrin. Comment va t'il s'en sortir?
Au lieu de lui répondre, je me suis tourné vers le général Zinovitch et j'ai éclaté de rire tout en m'exclamant en russe:
"Hé, Joe, elle est bien bonne, celle-là. Ce type te prend pour Koltchak. Allez, ne perdons notre temps ici."
Le général en rajouta en s'esclaffant à son tour, et, profitant de la confusion et de l'indécision du garde nous nous éloignâmes lentement, jusqu'au train de la Légion où je mis mon fugitif à l'abri.

Un train de la légion. Ce n'est pas un train blindé destiné au combat comme l'Orlik mais un train caserne comme celui où Gus a son compartiment. pendant des années, les soldats tchèques ont vécu dans ce genre de train.
J'ai emmené le général dans mon compartiment et j'ai fermé la porte coulissante derrière nous. Le Russe s'est assis lourdement. Ses mains tremblaient. Il soupira profondément.
"Ne pensez-vous pas qu'ils pourraient venir me chercher ici ?" demanda-t-il.
"Impossible. Ils n'oseraient pas. Et quoi qu'il en soit, nous ne les laisserions jamais entrer. Vous feriez mieux de vous reposer maintenant."
Sur ce, je suis allé rejoindre mon supérieur, le capitaine Krasa pour lui narrer ma dernière entrevue avec l’amiral.
Le médecin m'attendait, anxieux, à la sortie du bureau.
"Avez vous réussi à faire sortir le général?" me demanda t'il aussitôt.
"Oui", répondis je, " il est dans mon compartiment. Demain matin, nous le mettrons à l'abri dans un autre train."
Mais à ce moment-là, notre officier de service est monté dans la voiture et s'est approché pour m'interroger:
"Vous étiez dans la voiture de Koltchak il y a quelques minutes, n'est-ce pas, Gus ?"
J’acquiesçai, un peu inquiet. Il enchaina;
"Les gardes russes sont très nerveux. Ils ont rapporté à leur commandant qu'un officier tchèque
a emmené Koltchak avec lui...
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Deux nouveaux véhicules rejoignent le parc.
-une automitrailleuse Russo Balt, utilisée pendant tout le conflit, souvent en panachage avec les Putilov, Garford et Austin, 3 à 4 mitrailleuses:




-Un canon automoteur Mannessmann Mulag (canon de 47mm et mitrailleuses):
Les 2 maquettes sont dispo ici (en plus gros):
http://landships.info/landships/models.html#








-une automitrailleuse Russo Balt, utilisée pendant tout le conflit, souvent en panachage avec les Putilov, Garford et Austin, 3 à 4 mitrailleuses:




-Un canon automoteur Mannessmann Mulag (canon de 47mm et mitrailleuses):
Les 2 maquettes sont dispo ici (en plus gros):
http://landships.info/landships/models.html#








Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Magnifique! 

_________________

Anatole France
Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
formidable !
tes avions sont au top§ ils feraient fureur sur les forums de maquettes d'avion
tes avions sont au top§ ils feraient fureur sur les forums de maquettes d'avion

Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Toujours aussi fou! Incroyable les avions!
Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
Merci pour vos commentaires!
"Les gardes russes sont très nerveux. Ils ont rapporté à leur commandant qu'un officier tchèque
a emmené Koltchak avec lui...
"Foutaises", m'exclamai je. Je vous assure que Koltchak n'a pas quitté son compartiment".
"Dans ce cas, je vais de ce pas, emmener le russe, voir par lui-même si oui ou non Koltchak
est dans sa voiture."conclut notre officier.
"Très bonne idée", approuva le docteur.
Il sortit, tandis que le docteur et moi échangions un sourire.
Il revint peu après:
"Tout est en ordre, dit-il, j'ai emmené le commandant russe jusqu'à la voiture de Koltchak, où il a pu voir le prisonnier. J'étais vraiment désolé pour l'amiral de lui imposer cela."
"Le Russe s'est-il renseigné sur le deuxième homme qui a quitté la voiture ?" ai je demandé.
"Oh, non. Il était convaincu qu'une erreur avait été commise. En fait, je lui ai dit que les deux hommes que sa garde avait vus étaient notre adjudant et moi-même. Après cela, il n'a pas cessé de s'excuser pour la perturbation qu'il avait causée. Il est probablement en train de s'en prendre à la sentinelle maintenant."
Je me suis détourné vers la fenêtre. Le docteur a suivi mon exemple. Évidemment, notre compagnon
était curieux de savoir qui était le mystérieux second homme. Mais nous avons préféré ne rien dire.
Puis, petit à petit, l'aube s'est levée sur ce 15 Janvier 1920 fatidique et les représentants du gouvernement bolcheviks d'Irkoutsk se sont présentés comme prévu, au pied du train.
Notre peloton de garde leur a alors livré l'amiral Koltchak et son premier ministre Pepelyaev.
"Les gardes russes sont très nerveux. Ils ont rapporté à leur commandant qu'un officier tchèque
a emmené Koltchak avec lui...
"Foutaises", m'exclamai je. Je vous assure que Koltchak n'a pas quitté son compartiment".
"Dans ce cas, je vais de ce pas, emmener le russe, voir par lui-même si oui ou non Koltchak
est dans sa voiture."conclut notre officier.
"Très bonne idée", approuva le docteur.
Il sortit, tandis que le docteur et moi échangions un sourire.
Il revint peu après:
"Tout est en ordre, dit-il, j'ai emmené le commandant russe jusqu'à la voiture de Koltchak, où il a pu voir le prisonnier. J'étais vraiment désolé pour l'amiral de lui imposer cela."
"Le Russe s'est-il renseigné sur le deuxième homme qui a quitté la voiture ?" ai je demandé.
"Oh, non. Il était convaincu qu'une erreur avait été commise. En fait, je lui ai dit que les deux hommes que sa garde avait vus étaient notre adjudant et moi-même. Après cela, il n'a pas cessé de s'excuser pour la perturbation qu'il avait causée. Il est probablement en train de s'en prendre à la sentinelle maintenant."
Je me suis détourné vers la fenêtre. Le docteur a suivi mon exemple. Évidemment, notre compagnon
était curieux de savoir qui était le mystérieux second homme. Mais nous avons préféré ne rien dire.
Puis, petit à petit, l'aube s'est levée sur ce 15 Janvier 1920 fatidique et les représentants du gouvernement bolcheviks d'Irkoutsk se sont présentés comme prévu, au pied du train.
Notre peloton de garde leur a alors livré l'amiral Koltchak et son premier ministre Pepelyaev.
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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Re: Train blindé Orlik des légions tchéques WW1, papier+Märklin
L'amiral Koltchak est conduit au siège du gouvernement révolutionnaire d'Irkoutsk où il est immédiatement emprisonné.

Bientôt, ses geôliers voit arriver une frêle jeune femme brune. C'est Anna Timireva, la maitresse de l'amiral qui leur déclare:
" Arrêtez-moi. Je ne peux pas vivre sans lui. »

Un instant interloqués, ils finissent par accéder à sa demande.
Le 21 janvier,l'amiral est appelé à comparaître devant une Commission d'enquête extraordinaire de cinq membres, présidée par les commissaires politiques Tchoudnovsky - un proche de Trotsky - et Popov. Il est interrogé du 21 janvier au 6 février 1920. On l’accuse de tous les crimes commis par les chefs de guerre blancs, même ceux qui sont le fait de ses ennemis personnels, comme Semenov. C’est en particulier le cas pour l’exécution de 31 prisonniers politiques, dont il est innocent. Il est alors condamné à mort mais Lénine demande à ce qu'on l'envoie à Moscou.
Notons que le grand respect en prison et lors du procès, des bolcheviques envers le chef de leurs ennemis contraste avec la lâcheté et la trahison de beaucoup de ses anciens alliés.
Cependant, apprenant que son chef a été trahi et fait prisonnier, Sergueï Wojciechowski, l'un de ses meilleurs lieutenants, fou de rage et qui commande l'un des derniers détachements blancs en retraite mais encore discipliné du secteur , progresse à marche forcée vers Irkoutsk, en repoussant tous ces ennemis avec l'intention de le libérer.

Derniére photo de l'amiral avant son éxécution.
Les bolcheviques, prenant peur, évacuent précipitamment la ville et ne voulant pas s’embarrasser des prisonniers, les fusillent le 7 Février à l'aube au bord de l' Angara.
Koltchak aurait commandé lui même son peloton d'exécution!
Les corps des victimes sont jetés dans un trou creusé dans la glace du fleuve.
Ainsi mourut le Régent suprême de la Russie!

Bientôt, ses geôliers voit arriver une frêle jeune femme brune. C'est Anna Timireva, la maitresse de l'amiral qui leur déclare:
" Arrêtez-moi. Je ne peux pas vivre sans lui. »

Un instant interloqués, ils finissent par accéder à sa demande.
Le 21 janvier,l'amiral est appelé à comparaître devant une Commission d'enquête extraordinaire de cinq membres, présidée par les commissaires politiques Tchoudnovsky - un proche de Trotsky - et Popov. Il est interrogé du 21 janvier au 6 février 1920. On l’accuse de tous les crimes commis par les chefs de guerre blancs, même ceux qui sont le fait de ses ennemis personnels, comme Semenov. C’est en particulier le cas pour l’exécution de 31 prisonniers politiques, dont il est innocent. Il est alors condamné à mort mais Lénine demande à ce qu'on l'envoie à Moscou.
Notons que le grand respect en prison et lors du procès, des bolcheviques envers le chef de leurs ennemis contraste avec la lâcheté et la trahison de beaucoup de ses anciens alliés.
Cependant, apprenant que son chef a été trahi et fait prisonnier, Sergueï Wojciechowski, l'un de ses meilleurs lieutenants, fou de rage et qui commande l'un des derniers détachements blancs en retraite mais encore discipliné du secteur , progresse à marche forcée vers Irkoutsk, en repoussant tous ces ennemis avec l'intention de le libérer.

Derniére photo de l'amiral avant son éxécution.
Les bolcheviques, prenant peur, évacuent précipitamment la ville et ne voulant pas s’embarrasser des prisonniers, les fusillent le 7 Février à l'aube au bord de l' Angara.
Koltchak aurait commandé lui même son peloton d'exécution!
Les corps des victimes sont jetés dans un trou creusé dans la glace du fleuve.
Ainsi mourut le Régent suprême de la Russie!
Jan Kytop- mécanicien loco vapeur
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» Train blindé russe, papier sur chassis marklin
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